Nîmes

En 1869, l’octogénaire Guizot écrivait à une amie : « Pour moi-même, je n’aime que le soleil et la chaleur. Physiquement, je suis resté toute ma vie un méridional. »

Il n’a pourtant passé dans le Midi que les douze premières années de sa vie, à Nîmes où il est né le 4 octobre 1787, et où habitaient ses parents, 2 rue Caguensol. Sa famille est originaire, depuis des siècles, du côté paternel de Saint-Geniès de Malgloirès, du côté maternel du Pont-de-Montvert, deux bourgs situés au nord de Nîmes.

Le jeune François a joué, avec son frère Jean-Jacques, dans le jardin du mazet que possédait son grand-père Bonicel au pied de la tour Magne, et c’est de là qu’il a vu, après la chute de Robespierre, les Jacobins se faire matraquer, ces terroristes responsables de l’assassinat de son père André, guillotiné en avril 1794. De ce côté-là, Nîmes ne lui a pas laissé de bons souvenirs.

Pourtant, son attachement à son « pays natal » ne s’est jamais démenti. Outre le goût des aubergines, des figues et des noix, il a conservé et entretenu toute sa vie dans le Gard un solide réseau d’amitiés personnelles et politiques : les députés Daunant et Chabaud-Latour, amis de longue date de la famille Guizot, le maire de Nîmes Girard, bien d’autres.

Maison Carrée Nîmes

En 1849, c’est à Nîmes qu’il aurait souhaité relancer sa carrière politique. Il a tenté d’y faire démarrer celle de son fils Guillaume, qui épousa en 1860, au grand temple de Nîmes, une fille de très bonne famille locale, Gabrielle Verdier de Flaux. C’est à cette occasion que Guizot se rendit pour la dernière fois dans sa ville natale, parlant devant l’Académie du Gard dont il était membre depuis 53 ans. En 1855 fut ouverte, près de l’ancienne maison paternelle, une rue qui reçut son nom, et existe toujours. Il se déclara « sensible à cette marque de bon souvenir de ma patrie. »